Folie et démocratie

Dieu est mort, le Roi est mort, le Peuple est mort, le Prolétariat est mort... Nous les avons tués. Certes, nous nous sommes libérés de la servitude volontaire que nous nous étions toujours imposée à l'égard de ces divinités avides. Mais nous nous retrouvons seuls avec nous-mêmes. Nous voici entrés dans une ère post-théologique où plus personne ne nous sauvera. Aujourd'hui, il n'y a plus de délégation à un Autre, à un tiers qui assumerait pour nous notre folie constitutive. Nous la recevons de face, sans médiation. Le point clef de ce livre est que la démocratie de masse, loin d'avoir mis fin à la servitude volontaire, l'aura indéfiniment multipliée. Ce qui signifie que nous sommes en passe de payer l'incomparable liberté dont nous jouissons aujourd'hui beaucoup plus cher que nous ne payions notre aliénation. [...] Voici un essai en forme de dialogue qui politise l'ontologie, historicise le stade du miroir, établit le plus grand rapport entre le gouvernement de soi et le gouvernement de l'ensemble, interroge d'un même souffle le linguistique et le théologique, attribue au texte littéraire (ici Rousseau et Beckett) une éminente valeur théorique... Dany-Robert Dufour.