De l'indécence aux hommes d'accoucher les femmes

La raison pour laquelle Philippe Hecquet, en 1707, prend parti contre les chirurgiens accoucheurs est inscrite dans le titre même du traité De l&aposindécence aux homines d&aposaccoucher les femmes : "leur seule présence, leur regard, leurs attouchements sont plus qu&aposindécents, ils sont obscènes. Les femmes qui font appel à eux mettent en péril leur pudeur, leur innocence, leur pureté. (...) Ces attouchements risquent de « salir et exciter (leur) imagination », de provoquer chez elles des réactions incompatibles avec leur vertu." Si la condamnation par Hecquet de l&aposintervention des chirurgiens accoucheurs ne peut être interprétée seulement comme un refus du progrès, de la même façon la médicalisation actuelle du champ de la reproduction ne peut être réduite à une simple volonté de progrès. Dans les deux cas, poursuit Hélène Rouch dans sa préface, les femmes sont confrontées à des discours qu&aposelles n&aposont pas élaborés et qui, indifféremment étayés sur la tradition ou sur le progrès, les soumettent à l&aposautorité de ceux, hommes diglise ou de science, qui détiennent savoir et pouvoir.