Souvenirs de la maison des fous

Née des souffrances de la guerre de 1914-1918, la poésie de Paul Eluard (1895-1952) emprunte successivement les voies de la révolte dada et de la révolution surréaliste, de la Résistance à l'Occupation nazie et du communisme, en puisant dans le fonds des paroles communes la matière de sa chaleureuse vitalité.
Les Éditions Seghers ont publié certains des plus beaux textes d'Eluard : Derniers poèmes d'amour, Poésie involontaire et poésie intentionnelle, L'Immaculée Conception (coécrit avec André Breton), Lettres de jeunesse et Le Poète et son ombre, riches en documents et photographies, ainsi que Souvenirs de la maison des fous (avec des dessins de Gérard Vulliamy) le poème-objet Liberté, j'écris ton nom illustré par Fernand Léger.

Après avoir étudié à l'Académie André Lhote, Gérard Vulliamy (1909-2005) participe dès 1932 à l'aventure du mouvement Abstraction-Création en compagnie de Jacques Villon, Auguste Herbin et Robert Delaunay. En 1934, il se rapproche des surréalistes. Il se lie avec André Breton, Paul Eluard, Francis Ponge, Jean Tardieu et participera en 1938 à l'Exposition internationale du surréalisme.
Son uvre la plus célèbre, Le Cheval de Troie (1936-1937), rend compte du chaos dans lequel s'enfonce le monde à l'orée de la Seconde Guerre mondiale. Durant l'Occupation, il est l'un des membres fondateurs de la revue résistante La Main à plume. Dans les années d'après-guerre, Vulliamy reviendra à l'abstraction, privilégiant la composition par la couleur.